| Genève Histoire
Genève entre dans l'histoire en 58 av. J.-C., quand Jules César mentionne son passage dans cette ville. Voulant empêcher le passage des Helvètes, César a coupé le pont sur le Rhône. Ce bourg allobroge (depuis 500 av. J.-C.) est dès lors devenu une ville romaine. Pourtant, Nyon (Colonia Julia Equestris) puis Avenches (Aventicum) auront, administrativement parlant, plus d'importance. L'agglomération se développera durant l'Empire et, au moment des invasions barbares, Genève prendra une importance considérable.
Peu avant 400, Genève est érigée en évêché, centre d'un grand diocèse. En 443, les Burgondes se fixent dans la région et font de Genève la capitale de leur royaume. En 534, les Francs occupent Genève - sainte Clothilde, épouse de Clovis, est une princesse genevoise - et la ville est incorporée dans le royaume mérovingien, puis dans l'Empire carolingien. Sur la colline de la vieille-ville est érigée une grande cathédrale double avec un baptistère.
Lorsque l'Empire de Charlemagne s'est désagrégé, Genève fit partie du second royaume de Bourgogne, qui passe en 1032 au Saint Empire romain germanique. A partir du XIe siècle, Genève est gouvernée par ses évêques, devenus seigneurs de la ville. L'un d'eux, Adhémar Fabri, a octroyé des franchises aux citoyens genevois.
Genève prend une importance internationale au XVe siècle, avec d'importantes foires (concurrencées plus tard par Lyon). La ville est convoitée par les princes de Savoie, qui cherchent à s'en emparer (du XIIIe au XVIIe siècle) pour en faire leur capitale. La singlante défaite du duc de Savoie face aux citoyens genevois, l'Escalade (1602), est encore commémorée de nos jours. Ce qui sauva l'indépendance de Genève fut l'appui de ses alliés les cantons suisses de Fribourg et de Berne.
Entre temps, Genève était passée à la Réforme protestante en 1535. Jean Calvin fait de la république une Rome protestante et y accueille de nombreux protestants (français et italiens surtout), qui donneront un nouveau dynamisme économique à la ville (horlogerie et banque), les foires ayant décliné. Une nouvelle vague de réfugiés français coïncidera avec la révocation de l'Édit de Nantes. L'Académie est fondée en 1559 par Théodore de Bèze et la ville acquiert alors un grand rayonnement intellectuel.
Le XVIIIe siècle est un siècle de grande prospérité mais aussi de troubles politiques plusieurs années avant 1789. Jean-Jacques Rousseau naît à Genève en 1712 et Voltaire y vit (ainsi qu'à Ferney) de 1755 à 1778. Genève, où l'imprimerie bénéficie d'une assez grande liberté, est aussi un centre scientifique.
En 1798, la république perd son indépendance et est annexée par la France. Elle devient simple chef-lieu du département du Léman. La défaite des armées napoléonniennes lui rend sa liberté le 31 décembre 1813 : c'est la Restauration qui est célébrée comme une fête patriotique marquant la renaissance de la république. Cependant, les magistrats sont conscients que Genève ne peut plus former un état isolé et se tournent vers les anciens alliés suisses en demandant l'entrée de la république dans la Confédération suisse. Ce qui est fait le 1er juin 1815.
En 1846, une révolution radicale dirigée par James Fazy renverse le gouvernement de la Restauration et établit la constitution qui régit encore la République et canton de Genève. Durant les XIXe et XXe siècles, Genève accueille de nombreux réfugiés politiques. Elle devient le berceau de la Croix-Rouge (suivant les idées du Genevois Henri Dunant et du comité présidé par le général Guillaume-Henri Dufour).
La mission internationale de Genève s'affirme après la Première Guerre mondiale : Genève devient siège de la Société des Nations, devancière de l'Organisation des Nations unies (dont l'office européen occupe le Palais des Nations) et de dizaines d'institutions internationales. C'est à Genève, au CERN (sur la frontière franco-suisse), qu'a été inventé le réseau internet.
En 1930, une votation populaire approuve l'extension du territoire de la commune de Genève. Elle absorbe l'année suivante les communes voisines des Eaux-Vives, de Plainpalais et du Petit-Saconnex.
Le 9 novembre 1932, de jeunes recrues faisant face à une manifestation ouvrière antifasciste à Plainpalais tirent sans sommation sur la foule faisant 13 morts et 63 blessés.
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